Article -Naissance- Août 2022
Traduction de Françoise Vaché (autorisée par Bruce Lipton Phd)
Bonjour Chers Amis,
D’aussi loin que remonte l’histoire, une femme donnant naissance à un enfant était soutenue dans le processus par un cercle d’autres femmes, y compris une sage-femme, des doulas de soutien et la famille proche. La naissance était un processus naturel qui se produisait généralement à la maison ou dans un centre de naissance dirigé par des femmes.
Aux États-Unis aujourd’hui, 98% des naissances ont lieu dans les hôpitaux et sont sous la supervision de gynécologues de formation médicale, dont la plupart sont des hommes. Quand et pourquoi l’accouchement est-il devenu un acte médical ?
La perception de la médecine conventionnelle est que la naissance est un processus «dangereux», dans lequel la vie de la mère et celle de l’enfant sont facteurs de risques. En réalité seulement ~ 3% des naissances sont associées à des complications de la grossesse, dont les plus courantes sont celles des bébés nés par le siège. Dans les accouchements normaux, la tête du bébé sort en premier, ceux qui se font par le siège, le bébé est retourné et sort avec les fesses, les pieds ou les deux positionnés pour sortir en premier. Environ 2/3 des naissances par le siège peuvent être traitées en toute sécurité par une sage-femme. Cependant, un petit nombre de ces naissances nécessite vraiment des soins médicaux. La question est maintenant de savoir pourquoi tant d’accouchements normaux et sans complications se déroulent à l’hôpital ?
Le principal changement de l’accouchement dans les hôpitaux s’est produit entre 1910 et 1920, lorsque le programme d’études de la faculté de médecine américaine a commencé à définir la naissance comme un « modèle médical axé sur la pathologie »… cela a ouvert la voie aux médecins pour reprendre le rôle traditionnel des sages-femmes.
Le Rapport Flexnerde 1910 a unifié le domaine de la santé en créant un programme de médecine standardisé qui devait être adopté par toutes les facultés de médecine. Le rapport concluait que les premiers obstétriciens Américains étaient mal formés et recommandait l’hospitalisation pour tous les accouchements. Cette décision a notamment conduit à l’abolition progressive de la pratique des sages-femmes aux États-Unis.
En 1914, le « sommeil crépusculaire » a été introduit dans la pratique de l’accouchement avec une combinaison de morphine analgésique et de scopolamine, un amnésique qui faisait que les femmes n’avaient aucun souvenir de l’accouchement. À l’époque, les femmes de la classe supérieure ont d’abord accueilli le sommeil crépusculaire comme une expression du progrès médical.
Le changement le plus important dans les naissances à l’hôpital s’est peut-être produit en 1915 avec les travaux du Dr Joseph DeLee, auteur du manuel d’obstétrique le plus important de l’époque. DeLee a défini l’accouchement comme un « processus pathologique qui endommage à la fois les mères et les bébés, souvent et de façon importante ». Il a souligné que la naissance était à juste titre considérée comme une pathologie destructrice plutôt que comme une fonction normale. Son article dans le premier numéro de l’American Journal of Obstetrics and Gynecology proposait une succession d’interventions conçues pour sauver les femmes des « maux naturels du travail ». Ces interventions comprenaient l’utilisation systématique de sédatifs, d’éther, d’épisiotomies et de forceps, qui s’avèrent tous maintenant nocifs lorsqu’ils sont utilisés régulièrement.
DeLee a changé l’orientation médicale de l’accouchement, passant de la réponse aux problèmes à la prévention des problèmes potentiels grâce à l’utilisation systématique d’interventions pendant le travail. Par conséquent, les interventions médicales ne sont plus réservées au nombre relativement restreint de femmes ayant des problèmes diagnostiqués, mais elles sont plutôt utilisées pour chaque femme en travail. Comment cela peut-il marcher ?
Les deux magazines, le Journal of the American Medical Association (JAMA) et le British Medical Journal (BMJ) reconnaissent que la pratique médicale aux États-Unis est la 3ème cause principale de décès par maladie iatrogène (maladie causée par un examen ou un traitement médical). Avec toute notre expertise médicale extrêmement coûteuse, les États-Unis est le seul pays industrialisé au monde où la mortalité maternelle augmente et a actuellement le taux de mortalité maternelle le plus élevé parmi les pays à revenu élevé. Un contributeur important à ces statistiques est le nombre croissant de césariennes, une chirurgie majeure qui est prescrite en excès et assez fréquemment pas même nécessaire.
Une statistique encore plus triste c’est que les États-Unis ont presque le taux de mortalité infantile le plus important parmi les pays à revenu élevé. Les États-Unis se classe au 33e rang sur 37 au sein de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), un forum unique composé des gouvernements de 37 démocraties.
Sans vouloir « jeter le bébé avec l’eau du bain », je dois souligner que les médecins jouent un rôle important et vital dans de nombreuses complications de la grossesse et devraient être à disposition dans les rares cas où de telles complications surviennent. Mais pour la plupart des naissances, les interventions médicales ne sont pas nécessaires et, lorsqu’elles sont utilisées, elles peuvent être plus un problème qu’un avantage.
Face au bouleversement évolutif actuel de la planète, il est important de soutenir l’intelligence de Mère Nature plus que l’orgueil de l’institution médicale. Heureusement, il y a maintenant un mouvement pour que les femmes reviennent aux processus de l’accouchement naturel. De nombreuses femmes choisissent une sage-femme plutôt qu’un médecin parce qu’elles souhaitent un soutien émotionnel supplémentaire avant, pendant et après l’accouchement. De plus, une sage-femme apprend à connaître la future maman, sa famille et ses préférences tout au long de sa grossesse. L’accouchement à domicile offre des soins de santé beaucoup plus personnalisés que ceux offerts dans les hôpitaux conventionnels.
Pour terminer, l’accouchement dans les hôpitaux a également été promu pour une raison généralement non mentionnée : Avant que les naissances ne se fassent dans les hôpitaux, c’étaient des endroits « sombres » remplis de malades et de mourants. Cependant, lorsque les naissances sont devenues une partie de la pratique de l’hôpital, l’énergie et la vitalité de la naissance ont changé la perception de l’hôpital comme lieu d’accueil représentant la « vie ».
En tant que biologiste, je dois conclure qu’en ce qui concerne la naissance, il s’agit d’une fonction de la vie dans laquelle les femmes devraient être principalement engagées pour soutenir et donner leur pouvoir aux femmes. Plus important encore, le rôle de soutien du père ou du partenaire dans le processus est désormais reconnu comme absolument important pour assurer une expérience saine, heureuse à toutes les personnes impliquées !
Je vous souhaite Santé, Paix et Bonheur.
Bruce